mercredi 15 juin 2016

Kansaï

Continuant la visite du Kansaï, le coeur du Japon ancien, avec Cécile et Raul, nous décidons d'aller à Nara, première capitale fixe du Japon. Les anciennes conceptions shintoïste associant un tabou très important à la mort, la capitale était transférée après le décès de chaque empereur. Comme ça finissait par ne pas être très pratique, cette habitude fut abandonnée et Nara demeura la capitale de 710 à 785. Le clergé de Nara étant très puissant et constituant une menace pour le pouvoir impérial, la cour se déplaça à Kyoto et y resta jusqu'en 1868. Nara déclina alors tranquillement à l'écart des grands soubresauts historiques et des destructions associées et abrite aujourd'hui un remarquable ensemble de temples dispersés dans un grand parc boisé.

Nous commençons par nous tromper de train et nous retrouvons à enchaîner deux tchou-tchous qui s'arrêtent partout. Nous mettons presque 3 heures au lieu d'une, l'occasion de regarder le paysage... du périurbain bien moche!

Arrivés à bon port, nous passons par le temple Kôfuku-ji, où se trouve la deuxième plus haute pagode du Japon et allons visiter le site majeur: le Todai-ji, qui abrite le Daibutsu, l'un des plus grands bouddhas en bronze du monde. L'endroit est particulièrement touristique et d'innombrables sorties scolaires font l'animation mais le bouddha est gros, 437 tonnes quand même, et le bâtiment qui l'abrite impressionnant.

La pagode du Kôfuku-ji 
Le bâtiment abritant le grand bouddha de bronze 




Les personnes arrivant à passer à travers ce pilier sont censées atteindre l'éveil... Nous allons rester faire la sieste alors !

Nous continuons la balade en visitant les temples de Nigatsu-dô et Sangatsu-dô, situés sur les hauteurs, puis rejoignons le sanctuaire Kasuga Taisha, fondé au VIIIème siècle.

Le Nigatsu-dô 







Tout au long du parcours, nous croisons de nombreux cerfs Sika, comme à Miyajima. Considérés comme les messagers des Dieux à l'époque prébouddhique, ils ont aujourd'hui le statut de Trésor national et peuvent donc essayer de chiper les casse-croûte des visiteurs en toute impunité !


Non, ne lèche pas l'objectif !


On se calme, j'ai rien à manger !
Nous rentrons sur Osaka et allons faire quelques emplettes dans la rue des fournisseurs de restaurateurs, où nous trouvons un superbe couteau Santoku en acier damassé. Le vendeur, qui parle un très bon français appris en écoutant la radio, nous recommande une adresse pour goûter le fameux boeuf wagyu, dont la viande, très grasse, est superbement fondante. Il en existe de plusieurs régions, celui de Kobé étant le plus connu à l'étranger, mais nous goûtons celui de Matsusaka. En tant que franco-urugayen, et donc expert en barbecue et viande de boeuf, Raul nous aide à choisir les meilleurs morceaux et les cuissons adaptées. C'est gras, c'est fondant, c'est délicieux !




Pour continuer sur notre lancée, nous partons le lendemain pour Koya-san, un plateau boisé dans les montagnes de la péninsule de Kii, qui abrite le premier lieu sacré du bouddhisme Shingon. Kobo Daishi, qui fonda le bouddhisme Shingon ici en 816, y est enterré. La croyance veut qu'il ne soit pas mort mais en méditation, dans l'attente de l'arrivée du prochain bouddha, dont il sera le seul à être capable d'interpréter le message... trop fort le Kobo! Du coup, beaucoup de bouddhistes veulent avoir leurs cendres enterrées à proximité pour que leur âme soit aux premières loges pour entendre les propos du bouddha à venir que Kobo traduira.

Cette fois-ci, nous prenons le bon train mais, manque de bol, il y a eu un incident et la compagnie finit par nous acheminer en bus. Nous mettons quasiment le double du temps de trajet pour rejoindre le site, ça devient une habitude ! Ayant moins de temps qu'espéré, nous ne pouvons pas faire de grande balade dans la forêt et nous contentons d'une petite boucle pour aller voir l'Oku-no-in, où se trouve le mausolée de Kobo Daishi. Le chemin serpente entre les tombes et stupas moussus sous une forêt de grands cèdres du Japon. C'est très beau et paisible.



Les personnes endeuillées par la perte d'un enfant habillent les statues du bodhisattva Jizô, qui est censé veiller sur les enfants et les protéger dans l'au delà.


Inscriptions rendant hommage aux noyés et foetus morts avant terme 




Sur le chemin, nous sommes interviewés par une des innombrables TV locales. C'est que ça commence à devenir une habitude!

Nous finissons l'après-midi en visitant le Kongôbu-ji, le temple principal de l'école Shingon, où résident les pontes. Les peintures murales et le grand jardin sec sont magnifiques.







Dans le funiculaire qui descend à la gare 

Nous finissons la soirée à Osaka par un kaiten-sushi. 




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