mardi 24 novembre 2015

Oh ben, Salar beau c'truc là!

Après Potosi, nous arrivons enfin au point d'orgue de notre voyage en Bolivie. Exceptionnel, amaaaazing, magique, Великолепный, wunderbar, 盛大的, c'est capoté c'truc lo!... Les qualificatifs des voyageurs rencontrés ne manquent pas. Cet endroit est le Sud-Lipez avec le Salar d'Uyuni. Le Sud-Lipez est une région désertique située sur l'Altiplano au sud de la Bolivie, à la frontière avec le Chili. Il fait par ailleurs partie de la zone septentrionale du désert d'Atacama. Situé plus au nord, le Salar d'Uyuni est un désert de sel d'un blanc aveuglant qui s'étend sur 1 210 600 km2. Ce désert est le résultat de l'évaporation de deux lacs, le Lago Minchín qui recouvrait la région il y a plus de 25 000 ans et le Lago Tauca. D'importants gisements de lithium ont été découverts sous la surface du désert, la magie des lieux risque de ne pas durer...

Partir seuls dans le désert, on oublie! Le tour en 4x4 avec une agence est un peu le passage obligé. Tupiza, une petite ville, assez charmante suivant les standards boliviens, située au sud du désert, est la base idéale pour commencer le tour, la plupart des touristes partant en effet d'Uyuni, située plus au nord. Pour ce tou, nous étions entourés de Marco, le chauffeur-guide, d'ailleurs beaucoup plus chauffeur que guide, de sa femme Maria, la cuisinière, et de Léo et Paulo, nos deux co-voitureurs argentins... tout pleins de vie!
Et c'est avec cette petite bande qu'a donc commencé notre exploration "façon XXIème siècle, tout est bien encadré" de la région.

Jour 1 - Nandous, crevaisons et minet du désert

La journée commence sur les chapeaux de roue. Voilà cinq minutes que nous sommes dans la voiture et nos yeux en prennent déjà plein les mirettes. Au milieu des cactus, nous découvrons la Quebrada Palala et le Sillar, deux paysages rocheux dignes du Far West! Les crevaisons s'enchaînent, le moteur chauffe un peu, on commence à se demander jusqu'où nous irons, mais fidèle à la débrouillardise sud-américaine, Marco arrive à réparer tout ça avec des bouts de ficelle. Pour construire du neuf bien fini, ce ne sont pas des as! Par contre, ce sont vraiment des pros du système D.
Nous passons ensuite près du village de San Vicente où Butch Cassidy et Sundance Kind ont trouvé la mort après leur ultime braquage. Après un déjeuner dans un bled plus que désolé, Cerrillos, nous avons visité les ruines d'un ancien village minier, où il fallait payer un petit droit d'entrée pour qu'un jeune bolivien ultra fashion, jean serré, mèche blonde, lunettes de soleil et poses à la Justin Bieber nous raconte la légende expliquant l'abandon de la ville, encore une histoire de dieu et de diable. Sur le chemin, les lamas, les vigognes et les nandous sont fidèles au rendez-vous, que personne ne leur avait donné d'ailleurs. Notre première nuit se passe dans une auberge assez spartiate du village de Quetena Chico, situé à l'entrée de la réserve faunique Eduardo Avaroa.

Le Sillar




Laguna Morejon

Jour 2 - Lagunes, flamands et les moustaches de Dali

La deuxième journée de notre tour est exceptionnelle. Un vent glacial souffle comme jamais mais les paysages sont magnifiquement variés: gigantesques steppes, merveilleux lacs de toutes les couleurs où des flamands roses font les cent pas, désert de sable inspiré par les tableaux de Dali ou l'inverse (on ne sait plus!), geisers, Cordillère occidentale avec ses impressionnants volcans... Bref, nous ne savons plus où donner de l'objectif! Nos yeux sont en effervescence, il nous faut une pause... ça tombe bien, il existe une source d'eau chaude non loin de là. La nature a décidément tout prévu! C'est aussi ce jour-là que nos co-voitureurs argentins nous ont fait goûter leur boisson nationale, le yerba maté. Une infusion à base d'une ortie broyée qu'ils boivent dans une petite gourde en forme de chaudron avec une paille en acier, la bombilla. Le goût est amer, et à leur grand regret, nous ne sommes pas très fans. Le soir, nous nous arrêtons à Villa Mar. Nous y faisons la connaissance d'un couple vraiment chouette de Toulousains, Caroline et Romain. Nous en profitons pour leur donner rendez-vous l'année prochaine au lac Baïkal ;)... le 11 juillet, vers 13h32, à côté du caillou gris.


Laguna Hedionda Sur
Ces petites taches sont des flamands roses

Kollpa Laguna
Le désert de Dali
Ah on est bien!
Ah on est mieux!
La Laguna Verde avec le volcan Licancabur
La Laguna Blanca...
et ses flamands roses


Les geysers de Sol de Mañana

Laguna Colorada





Des centaines de cadavres de flamands roses longent le lac

Jour 3 - Pierre, parpaing, ciseaux!

Le lendemain, nous avions le choix entre deux options: l'itinéraire bleu, ou l'itinéraire violet du flyer de notre agence (eh oui c'est "l'aventure" façon XXIème siècle). Sur les conseils de Marco, nous avons choisi à l'unanimité le bleu! Il s'agirait d'un itinéraire avec de nouveaux types de paysages et... qui sort totalement des sentiers battus. C'est ce dernier argument qui nous a convaincu! Sauf qu'un tel argument n'est plus vraiment valable dès lors qu'il est repris par tous les guides... Nous sortirons donc des sentiers battus un autre jour! Comme vous le constaterez avec les photos, cette journée fut surtout consacrée à des chaos rocheux, ponctués de quelques lagunes peuplées de flamants roses, de villages poussiéreux et d'immenses étendues désertiques.
Nous avons passé la nuit dans un hôtel de sel. Des murs au sol, en passant par les tables, les lits, les sièges, tout est en sel! Mais attention, nous sommes bien loin de la magie des hôels de glace que nous pouvons trouver en Laponie. Ici, c'est du parpaing de sel, la différence d'aspect avec son homologue en ciment est assez ténue.

Et c'est parti pour une journée bien remplie!

Finale franco-argentine sur la Copa del Mundo!




Laguna Vinto... nous ne nous lassons pas des flamands roses!


Laguna Negra
Valle de Rocas

Canyon del Anaconda... on vous laisse trouver pour le choix du nom ;)
Nicolas fait découvrir à notre petite bande des groupes francais.
Noir Désir, La Rue Ketanou ne semblent pas les passionner... Par contre Daft Punk et Manu Chao remportent un franc succès auprès des Argentins!
Les parpaings de sel ne sont pas très isolants...
Jour 4 - Épilogue: sel, cactus et corruption

Pour le dernier jour, nous nous levons à 4 heures du matin. L'idée est de voir le lever du soleil depuis l'Isla Incahuasi, une île du Salar d'Uyuni, constituée de roche volcanique et totalement recouverte de cactus cierges. Les touristes sont peu nombreux. Les lumières sont magnifiques. Le moment est magique!
Nous poursuivons notre journée avec la fameuse pause photos du salar. Avec une telle surface plane, le salar permet en effet de jouer avec la perspective. Comme des gosses, nous nous sommes amusés à expérimenter nos idées pendant une bonne heure.
Le tour s'achève par la visite d'un hôtel de sel et d'un cimetière de trains, rien de bien intéressant...le tour touche vraiment à sa fin.
Nous laissons nos compagnons de route à Uyuni où ils prendront un bus en direction de Potosi, chose que font d'ailleurs la plupart des touristes. Pour notre part, nous rentrons à Tupiza avec le chauffeur et sa femme. Les paysages entre Uyuni et Tupiza sont tout aussi magnifiques et mériteraient de figurer dans le tour. En même temps, ils ne vont pas le rester très longtemps, une énorme route est en cours de construction.
Dans la voiture, nous sommes un peu préoccupés. Nous avons en effet laissé nos bagages à Tupiza où, la veille, un barrage a été mis en place par les habitants. Apparemment, nul ne peut y entrer ou sortir et le blocage pourrait durer un, deux ou une bonne dizaine de jours. La raison? Vous allez halluciner... Un projet de pont et de revêtement des routes de la ville avait été acté. Une subvention de plus d'un million d'euros avait alors été versé. C'est alors que le maire, fraîchement élu, s'est enfui avec la caisse. Nous devons reconnaître que nous avons de la chance en France, les quelques élus français crapuleux font preuve d'un peu plus de finesse: à sa place, ils auraient pris 5% de la subvention et laissé le reste pour la réalisation du projet... On peut dire qu'ils ont plus la conscience du service public que nombre de leurs homologues d'Amérique latine! Au final, plus de peur que de mal. Après quelques détours pour éviter les barrages (des voitures ou des bus en travers des routes), nous sommes arrivés à notre hôtel. Le lendemain, le barrage était levé. A priori pour des promesses non tenues puisque l'argent n'aurait toujours pas été restitué...




Bonne imitation de cactus!




Aïe! aïe! aïe! ouille!
Petit-déjeuner au pied de l´île











Photo de fin!