dimanche 8 novembre 2015

Et là, Paz ton chemin

Le Pérou c'est fini ! Nous voilà donc à la frontière bolivienne, passage facile avec des douaniers sobres et efficaces. Notre première nuit en Bolivie se passe encore sur les rives du lac Titicaca, à Copacabana... non, non, n'imaginez pas de cocotiers et de belles brésiliennes en bikini, on reste dans les nuits froides et magnifiquement étoilées, les boliviennes en poncho et les lamas. La ville de Copacabana, bien que très touristique, est tout de même assez jolie et nous avons pu assister à une tradition étrange, les baptêmes de voitures. Nous restons persuadés que l'amélioration de la conduite serait plus efficace, mais la religion est une réponse tellement plus facile...      

Nuit étoilée
La cathédrale aux influences mauresques
Baptême de minibus...
A 7h30, Nicolas se mange un bon Pejerrey, un poisson du lac, sur le marché.

Le trajet jusqu'à La Paz nous a réservé une petite attraction, la traversée d'un détroit en bateau. Tout le monde descend du bus pour monter dans un petit rafiot qui nous ballotte pendant 15 minutes jusqu'à l'autre rive. Le vent s'étant levé, ça secouait un peu et il y a quelques mamies boliviennes qui n'en menaient pas large. Fort heureusement, nous ne craignions rien, la quasi intégralité de la marine bolivienne, cantonnée au lac depuis la perte de l'accès à la mer au XIXème siècle, veillait ! Le bus a traversé sur une barquette et, après avoir dérivé un peu, a fini par arriver à bon port. 2 heures plus tard nous arrivions dans la superbe ville de La Paz... enfin superbe, de loin et dans la nuit..


Un bus à la dérive
La Paz et la cordillère royale en arrière-plan

La Paz occupe une vallée et la cordillère royale dessine un superbe arrière plan, mais la ville en elle-même est chaotique, polluée et les rares bâtiments anciens avec une architecture plus sympa sont souvent en très mauvais état. Pour rajouter au charme, la ville est dominée par un plateau sur lequel a poussé El Alto, une immense ville nouvelle très moche ou sont venus s'entasser les plus pauvres, qui ont quitté les campagnes. On peut d'ailleurs aller se promener dans le grand marché, où tout se vend et s'achète, majoritairement des produits chinois d'excellente qualité naturellement, et de la nourriture que l'on retrouve sur tous les marchés, intérêt limité.

Les guides touristiques se sentant obligés d'en faire des tonnes, parce que c'est quand même la capitale, ils vantent aussi un "incroyable" marché aux sorcières, où tout un tas de gris gris se vendraient dans une ambiance exotique. Ça se limite en fait à quelques échoppes où l'on peut notamment trouver des foetus de lamas, et des touristes autour.
Et la gastronomie bolivienne alors ? La plupart des voyageurs rencontrés nous avait prévenu: en Bolivie, on mange parce qu'il faut bien vivre ! La capitale de ce pays, très fier de ne plus avoir de McDonald's sur son territoire, offre ainsi une très grande variété de fast-foods, dont Burger King, qui a repris les McDo, Subway et tout un tas d'enseignes boliviennes vendant des nuggets de poulet et des frites...  A noter toutefois que la majorité de la cuisine bolivienne n'est pas constituée par du fastfood, mais ce n'est pas meilleur pour autant! Les prix pratiqués étant par ailleurs assez prohibitifs, pour manger des saloperies, nous avons atterri chez un espagnol, originaire de Séville, qui nous a fait un bon repas pas cher et a même mis du flamenco, pour le plus grand plaisir de Nicolas ! Nous n'avons toujours pas compris comment on peut préférer La Paz à Séville, mais ça prouve encore une fois que tous les goûts sont dans la nature ! En discutant, nous avons appris que, du fait du blanchiment de l'argent de la drogue, l'immobilier et les loyers sont hors de prix, résultat une grande partie de la population vit à crédit et des usuriers font fortune en prêtant à des taux très élevés. De quoi nous donner encore plus envie de nous installer dans la ville, bref vous l'avez compris, La Paz ne nous a pas emballé !


La calle Jaen, seule ruelle historique totalement rénovée



La basilique San Francisco, le patrimoine de La Paz



Entre La Paz et le lac Titicaca, se trouve néanmoins un site archéologique qui semblait valoir le détour, Tiwanaku, construit par une civilisation qui serait apparue vers 600 avant JC et a disparu aux alentours de 1200 après JC. Nous voilà donc partis, avec un groupe et une guide parce qu'on nous avait recommandé de ne pas le faire seul, l'intérêt étant limité sans explications. Arrivés sur le site, la guide nous entraîne dans une visite du musée, construit en 2002 et dont le toit menace de s'effondrer, qui pourrait entrer dans le livre des records comme la visite guidée bilingue (espagnol - anglais tricotés) la plus rapide du monde. Nous n'avons donc quasiment rien appris et avons à peine eu le temps de jeter un coup d'oeil à de belles et imposantes statues monolithiques. Là-dessus, nous avons enchaîné, en vitesse lumière, sur la visite du site archéologique. Trois temples et deux explications plus tard, la guide avait faim et il fallait manger! Pour en apprendre un peu plus sur Tiwanaku et la civilisation qui l'avait construit, nous sommes donc allés lire des articles sur internet et si ça vous intéresse... faites de même !

Sur la route, l'altiplano et la cordillère royale en toile de fond


Les bâtisseurs de Tiwanaku étaient de formidables macons, comme les Incas... que de savoirs-faire perdus lors de la conquête espagnole! 

Cette croix permettait des observations astronomiques, chacun des 12 angles saillants étant aligné avec la position du soleil ou d'astres certains mois

La porte du soleil formant normalement un alignement avec l'entrée du temple et le soleil lors de l'équinoxe de printemps, déplacée et abîmée par les Espagnols, on peut encore y voir une représentation du dieu Viracocha, également vénéré par les Incas par la suite

Un des fameux monolithes trouvés sur le site, les plus beaux sont dans le musée et ne peuvent pas être photographiés



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