mercredi 18 novembre 2015

On ne Sucre pas encore les fraises!

Après Sajama, direction la capitale de la Bolivie! - Ah bon, vous retournez à La Paz? - Mais non Jamy, nous parlons de Sucre. La Paz est le siège du gouvernement mais la capitale constitutionnelle est Sucre. C'est quand même pas sorcier!

Sucre se situe dans la région des vallées, au pied de l'Altiplano. Le climat y est doux et la ville assez agréable. Avec ses bâtiments blancs, elle est d'ailleurs reconnue pour être la plus belle ville de Bolivie. Elle ne casse pas trois pattes à un canard pour autant.

Au début, Nicolas n'a pas vu grand-chose de Sucre. Il a surtout apprécié notre bonne literie... Depuis notre départ de Sajama, quelque chose ne tourne pas rond dans son ventre...Une overdose de sandwiches à l'omelette peut-être?

Stéphanie a alors profité de ce moment pour faire quelque chose qu'elle n'avait pas fait depuis des lustres... du shopping! Elle a pris un bus pour le village de Tarabuco situé à une soixante de kilomètres de Sucre. Ce village est réputé pour son marché de produits artisanaux. Vous avez dit artisanat? C'est bizarre mais on en doute! Et la petite astuce des vendeurs qui consiste à faire semblant de tricoter un bonnet dès qu'un touriste passe devant son stand n'y change rien... Encore moins quand ledit bonnet se retrouve dans tous les autres stands du marché et qu'il a été aperçu moult fois au Pérou et autres coins de Bolivie. Bref, ce marché fut bien décevant. Toutefois, il aura été l'occasion de croiser des indiens arborant des chapeaux traditionnels, certains en cuir noir rappelant celui des Conquistadors, d'autres en perles avec une petite antenne façon Télétubbies. Stéphanie a également occupé son temps en téléchargeant des photos sur ce qui est devenu votre blog de voyage préféré ;) Et ceci en s'y cassant quelques dents... Ici, votre navigateur internet peut planter une vingtaine de fois en l'espace d'une demi-heure. Et si tout va bien du côté de la connexion, un autre problème survient en général: l'arrivée de mioches dans le café internet! Ces derniers étaient devenus sa hantise. Ils jouaient continuellement à des jeux en réseau, ce qui signifie: plus de bande passante et donc l'impossibilité de télécharger des photos! Heureusement, elle a fini par trouver un petit paradis où des jeunes filles étaient affairées à mettre en page leurs jolis exposés. Certes, cette mise en page fut souvent coupée de visites sur la page Facebook d'une star locale, un adolescent physiquement intelligent et passant le plus clair de son temps à se prendre en photo. Mais peu importe, Stéphanie avait alors la bande passante rien que pour elle!

Nous allons aussi profiter de cet article spécial "vis la vie de Stéphanie à Sucre pendant que Nicolas admire la faïence de la salle de bain", pour vous parler de la coca. Vous savez cette plante dont la mastication de la feuille est une tradition millénaire. Ses quelques effets de stimulation ne sont en rien comparables avec ceux de la cocaïne. Pourtant, la coca est interdite par tous les autres pays (sauf le Pérou où elle est plutôt utilisée pour des infusions ainsi que deux provinces du nord de l'Argentine) avec au premier rang, les Etats-Unis. Sous couvert de guerre contre la drogue, ces derniers ont mis la pression depuis plusieurs années sur la Bolivie pour détruire les récoltes de coca et les remplacer par d'autres cultures. Mais avec l'élection d'Evo Morales, le pays est devenu à leurs yeux un très mauvais élève. Celui-ci entend en effet mettre fin à l'amalgamme en promouvant d'un côté la production de coca, et de l'autre, en luttant contre le trafic de drogue. Depuis, il lui arrive bien des choses à Morales: plus d'aides financières, un arrêt forcé à Vienne...
Selon les règles internationales, Stéphanie a donc fait sa junkie en achetant un petit sac de feuilles de coca et de la stevia en guise de catalyseur. Pour chiquer la coca, la méthode est simple: on coince les feuilles (debarrassées au préalable de leur nervure) entre la joue et les dents du bas en y mettant un bout de catalyseur, et on emmagasine ainsi les feuilles jusqu'à obtenir une grosse chique. Résultat de l'expérience: il n'y a pas d'effets sensibles, la mastication occupe et le goût est assez agréable!



Au bout de trois jours, Nicolas va mieux. La visite de la ville à deux commence!

La place du théâtre


Sur la plaza 25 de Mayo


Le couvent de San Felipe Neri

Le parc Bolivar et sa "réplique" de la Tour Eiffel



Le couvent de La Recoleta

Nous avons aussi visité la Casa de la Libertad où fut signée la déclaration d'indépendance de la Bolivie le 6 août 1825.

Le Salón de la Independencia
La déclaration d'indépendance

En 1994, les employés d'une cimenterie de Sucre découvrent une paroi argileuse verticale portant environs 5000 empreintes de dinosaures. Il s'agirait de la plus grande collection d'empreintes de dinosaures. Et c'est ainsi qu'est né le Parque Cretàcico. Le parc avec ses quelques reproductions de dinosaures est d'un intérêt assez limité. La paroi, quant à elle, est assez impressionnante.



L'ouvrier des Village People est parmi nous


Sucre est aussi connue pour être la capitale du chocolat bolivien. Nous avons goûté deux des marques phares de la ville: Parati et Taraboada. Verdict: ils avaient un goût de brûlé, il semblerait que la torréfaction ne soit pas leur truc. Nicolas, aussi surnommé Jean-Pierre Coffe, pense carrément que: "c'est dégueulasse! Valrhona, Bonnat, ça, c'est du chocolat!"... Il n'y a plus de doute, Nicolas a retrouvé la forme!

En revanche, le chocolat chaud de Parati était délicieux!
Mais nooon, c'est aussi de la merde!"
Calme-toi Jean-Pierre!

Après cette longue pause sucrée, il est temps de partir pour notre prochaine destination (suspense...). Nous en profitons pour faire une halte à Potosi, la ville de la célèbre mine d'argent, le Cerro Rico, qui a tant fait pour la richesse du royaume d'Espagne. A notre grande surprise, le centre de la ville est charmant, ce n'est effectivement pas l'idée qui vient à l'esprit lorsqu'on pense à une ville minière.
La visite de la mine est un sacré business, les agences organisant des tours sont pléthores et les surenchères sur l'incroyable expérience que va vivre le touriste, que l'on déguise alors en mineur lors de la visite, vont bon train. Nous décidons de ne pas la visiter, nous voyons en effet dans ces tours un voyeurisme qui ne nous plaît pas.
En revanche, nous avons visité la Casa Nacional de la Moneda, un formidable musée sur l'histoire de la monnaie. A l'origine, il s'agissait d'un hôtel des monnaies construit pour fabriquer les pièces coloniales et contrôler leur frappe. Le point fort de la visite a été la découverte des énormes engrenages en bois qui étaient activés par des mules et servaient à la confection des pièces. Les machines à vapeur, également présentées dans le musée, sont venues les remplacer au cours du XIXème siècle. Les dernières pièces y ont été frappées en 1953, les pièces boliviennes étant maintenant fabriquées au Chili. Pour la visite, nous avions une guide francophone qui s'est révélée très intéressante et précise dans ses informations... ça nous change! Grâce à elle, nous sommes désormais incollables sur l'évolution technique de la fabrication des pièces!

Le Cerro Rico




Le magnifique bâtiment de la Casa Nacional de la Moneda

Le marché


Le masque de Bacchus de la Casa Moneda

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire