mardi 21 juin 2016

Bons baisers de Russie


Le Kremlin ?
La cathédrale Saint Basile le bienheureux ?
La Moskova ?
Le mausolée de Lénine?
Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

Et oui, les amateurs de James Bond savent bien que le deuxième opus de la série ne se passe pas en Russie mais à Istanbul !

Tout a commencé un soir de Février, à Sukhothai.

Bien que nous ayons beaucoup apprécié la découvrir, l'Asie du Sud-Est nous a très vite fait réaliser à quel point nous avions envie d'un peu plus d'aventures et de moins faire les touristes. Ressuscitant une idée que l'on se gardait pour plus tard, Stéphanie propose: et si on finissait le voyage à vélo? Cela faisait un moment que l'idée germait, nourrie par les rencontres de cyclotouristes, particulièrement Gilles, une légende limousine du cyclotourisme, croisé à Iguazu, et Camille et Andjali, un couple parti du Vercors à vélo et rencontré à la frontière birmane. Bref, Nicolas a tout de suite été emballé !

Comme nous n'avions pas envie de traverser toute la Sibérie à vélo, nous avons trouvé un billet d'avion pas cher pour Istanbul et avons décidé d'y acheter des vélos pour rentrer en France. Petit déchirement, nous n'irons pas en Russie mais grand enthousiasme: nous allons parcourir une partie du pourtour méditerranéen à vélo !

Nous voilà donc partis pour 19h de trajet avec l'Aeroflot, dont une mini-escale à Moscou (tiens donc, nous aurons quand même mis un orteil sur le sol russe) pour enfin atterrir à Istanbul. 

Tout s'explique !
Profitez de notre seule photo de la Russie !
Après 6 semaines de Japon, où tout est très propre, trop tranquille et trop organisé, le changement est radical. Nous avons trouvé une auberge dans un quartier de confection textile assez déglingué. Des hommes patibulaires (mais presque!) font la nouba toutes les nuits dans l'auberge, la majorité des femmes sont voilées et, en 5 jours dans le quartier, nous croisons de nombreux clandestins de tous pays mais pas un seul touriste. Nous voulions du changement ! Nous profitons quand même des nombreux petits restaurants locaux où, à côté de la viande bien grasse mais délicieuse, nous retrouvons des légumes et du persil frais: cette verdure si absente au Japon !

Des légumes !
Des fruits !
Notre séjour est avant tout axé sur la recherche des vélos et du petit matériel nécessaire. Nous commençons par visiter quelques magasins de vélos pas très engageants puis atterrissons sur la rive orientale, chez bisiklet Gezgini, un magasin tenu par une équipe de cyclotouristes super sympas. Mention spéciale à Seçil et Alex pour leurs bons conseils ! Nous trouvons nos montures, des sacoches et plein de recommandations qui devraient nous permettre de passer les cols!

Alex nous prépare tout aux petits oignons !

Avec toute l'équipe de Bisiklet Gezgini 
Et voilà, c'est parti! Pour commencer, cap au Sud !



lundi 20 juin 2016

Tokyo

Après s'être promené sur différentes autoroutes entrelacées et parcouru un petit bout de l'immense mégalopole tokyoïte, le bus nous dépose en plein coeur de la ville à la gare centrale. Nous rejoignons notre auberge, située à Ryogoku, le quartier des sumos, puis allons nous balader à Akihabara, l'Electric town, maintenant devenu un repaire de fans de mangas, jeux vidéo et autres trucs d'otakus, les geeks. Ce n'est vraiment pas joli mais l'abondance et la démesure des enseignes valent le coup d'oeil.




Le lendemain matin, nous nous levons tôt pour essayer d'assister à un entraînement de sumos; la saison des tournois étant finie, c'est la seule façon de voir des sumos à l'oeuvre. Il y a plusieurs "écuries" dans notre quartier et la deuxième, Dewanoumi-beya, que nous trouvons est en plein entraînement. On nous autorise à rester, assis derrière les entraîneurs. La salle est assez petite et pendant que deux combattent, les autres se serrent font des exercices dans les coins. C'est un fameux spectacle de voir un sumo de 150 kilos qui fait des pompes ! Nous pouvons apprécier les différentes corpulences: de gros musclé à gras monstrueux, leur souplesse impressionnante et les différents modèles de strings, toujours à grosse ficelle ! Nicolas ne se sent pas naître de vocation et les entraîneurs ne lui proposent pas de contrat d'essai, il en conclut qu'il ne doit pas faire le poids !




Dis donc, c'est que je suis pas mal, pas mal du tout!


Nous allons ensuite à Asakusa visiter le temple Senso-ji. Il s'agit de l'un des lieux les plus touristiques du Japon et il y a effectivement un monde fou. Le temple est joli mais n'a rien d'exceptionnel, détruit pendant la seconde guerre mondiale, la reconstruction est un peu clinquante. Pour la petite histoire, des pêcheurs auraient ramené une statue de la bodhisattva Kannon dans leurs filets en 628, cela leur donna envie de se consacrer au bouddhisme et le temple fut construit. La statue serait toujours conservée dans le temple mais seuls certains ont moines le droit de la voir.

On plaint parfois la famille qui devra regarder toutes les photos de vacances !

Le Senso-ji 
Stéphanie teste sa bonne fortune 
Stéphanie part pour assister à une cérémonie du thé pendant que Nicolas, fatigué et bien peu motivé par ce cérémonial, retourne à l'auberge pour... ne rien faire du tout ! La fameuse cérémonie, conseillée par maints sites et offices de tourisme, s'avère être une arnaque, une grand-mère prépare une tasse de matcha à Stéphanie en... 3 minutes chrono... Un peu plus et c'était un thé en sachet !

Le Shinkansen de la cérémonie du thé !
Ah, c'est déjà fini?! Bon alors je souris pour la forme 
Un tantinet déçue, Stéphanie part visiter les jardins du palais impérial. Mais la malchance se poursuit, tout est fermé pour cause de rencontre officielle! Elle se rend alors dans le grand et beau parc d'Ueno et le charmant quartier de Yanaka, resté figé dans les années 50... ouf, son après-midi est sauvée!



Le palais impérial 
Le marché Ameya-yokocho, le Barbès de Tokyo
Un diseur de bonne aventure 
L'hortensia est le symbole de la saison des pluies au Japon... Oui, enfin c'est quand même surtout celui de la Bretagne parce que là-bas, c'est tous les jours la saison des pluies !
Une marée de lotus... Ça doit être quelque chose de les voir en fleur!
Le parc d'Ueno 
Dans l'impressionnant cimetière Yanaka-reien, 
Jedi de quartier 
La rue Yanaka Ginza, très showa!
Le lendemain, nous partons tôt pour aller visiter le plus grand marché de gros du monde pour les produits de la mer, dans le quartier de Tsukiji. Nicolas, venu 9 ans plus tôt, est frappé par l'affluence touristique. Les groupes de touristes chinois, coréens ou taïwanais sont présents en force et des restrictions de circulation ont été mises en place pour gérer ce flot de visiteurs. Nous passons néanmoins un bon moment à nous promener entre les stands de découpe de thons, les vendeurs de viande de baleine, où les photos ne semblent pas particulièrement bienvenues et les étals vendant des tas de trucs non-identifiés. Un vieux vendeur très sympa qui semble s'ennuyer un peu nous découpe de gros morceaux de thon et nous les offre. Le goût est léger mais c'est sa texture dense et fondante qui fait tout!

9 ans auparavant, seule une vingtaine de personnes attendait là 
Le marché a aussi quelques stands de fruits et légumes. Un melon à 45 euros ça tente qui?
Ou deux mangues à 100 euros ?
Jetons-nous dans le grand bain!







Des espèces de moules géantes de 40cm de long 
Nous rejoignons ensuite Eri, Kota et Mayumi, des amis japonais de Nicolas qu'il avait connus en Nouvelle-Zélande. Nous partons manger du tonkatsu, du porc frit, dans un restaurant dont c'est la spécialité. C'est vraiment délicieux et, entre Eri qui nous explique que lorsqu'elle était assistante dentaire, elle s'était prise de passion pour le détartrage des dents, et Kota, prof d'anglais qui nous raconte les histoires avec ses élèves, nous nous marrons bien!

Aujourd'hui, très peu de monde au carrefour de Shibuya 
Hachiko, le chien persévérant qui, pendant 10 ans après la mort de son maître, venait tous les soirs l'attendre à la gare 



Pour digérer, nous nous promenons dans le quartier de Shibuya puis allons voir le sanctuaire Meiji-jingu, dédié aux esprits de l'empereur Meiji et de sa femme. Un mariage traditionnel shinto s'y déroule, l'occasion de voir que les mariés doivent attendre la nuit de noces pour s'amuser parce que, pendant la cérémonie, c'est pas franchement l'éclate !

Donations de barriques de saké 
Donations de tonneaux de vin, on note un net penchant pour le bon Bourgogne !

Bonsaïs pluricentenaires 


Pour finir la journée, nous faisons une petite promenade de nuit dans le quartier chic de Ginza. Les devantures des magasins brillent de mille feux pour mettre en valeur des produits moches et hors de prix que l'on retrouve dans tous les quartiers chics du monde... Nous sommes plus amusés par les jedis qui, comme partout au Japon, veillent à la sécurité à chaque coin de rue.


Le magasin amiral d'Uniqlo, 11 étages pour vendre des habits sans charme !

Un jedi face au côté obscur de la rue... 
On ne le recherchait pas mais nous avons finalement eu droit à tous les incontournables du Japon. En effet, un gentil tremblement de terre a salué notre départ de Tokyo!