mardi 19 avril 2016

La ville de l'oncle Hô

Depuis le delta du Mékong, quelques heures de bus nous ont conduit à Hô-Chi-Minh-Ville, l'ancienne Saïgon. Nous trouvons une petite pension familiale nichée dans le dédale de ruelles qui traverse certains anciens quartiers populaires. La balade y est aussi étouffante que dépaysante. 


Notre logement à droite, très bien !
Nous allons ensuite faire un tour vers le marché de Ben Thanh mais ne l'atteignons pas, arrêtés en chemin par de multiples étudiants qui veulent tous pratiquer leur anglais. Nous buvons un coup avec eux et goûtons des crêpes de riz à un stand de rue. C'est l'occasion d'en savoir un peu plus sur la vie au Viêtnam. 

Nicolas donne un cours d'allemand débutant, tandis que la classe d'anglais de Stéphanie attend son retour

Le lendemain nous partons faire un tour de la ville. La journée commence par quelques exercices "physiques" sur les machines installées dans les parcs et dont les Viêtnamiens sont très friands. L'effet doit être psychologique parce que nous n'avons pas trouvé ça très efficace pour transpirer ! Effectivement, l'effet est psychologique, puisque nous nous sommes dit qu'après tout ce sport, nous méritions bien une halte gastronomique!  Nous commençons au marché par un Phô peu concluant, puis une boulangerie française vient relever le moral des papilles. Rien de tel qu'un chou à la crème et une bonne tarte au citron pour garder la forme !

Oncle Hô montre l'exemple...

... alors on s'y met!


Le sport à la française: chou à la crème...

... et tarte au citron !
Contrairement à toutes les autres villes d'Asie du Sud-Est que nous avons vues, Hô-Chi-Minh-Ville conserve une certaine élégance urbanistique. De belles avenues arborées rappellent la Saïgon de l'époque coloniale, alors surnommée le Paris de l'Extrême-Orient. Il subsiste quelques beaux édifices coloniaux, notamment la poste centrale, aussi jolie dedans que dehors.


Le musée de la Ville

La cathédrale, en briques de Toulouse

La poste centrale 



Si vous n'aimez pas nos pieds, regardez le beau carrelage!

L'opéra

Le seul vestige de la manufacture d'opium: le portail... que le guide du routard trouve digne d'intérêt, toujours aussi nul ce bouquin!

Apparemment, l'imposition est liée à la largeur de façade, la plupart des bâtiments sont donc bizarrement étroits 

L'hôtel de ville

Comme partout, les tours poussent, avec une originalité incroyable...

La mise en lumière de certains bâtiments historiques est un tantinet ostentatoire... ici le marché de Benh Thanh

Nous décidons d'aller visiter le musée des vestiges de la guerre du Viêtnam. Nous avions décidé de ne pas aller voir le détail des exactions des Khmers rouges à Phnom Penh, mais nous nous sommes bien rattrapés... Le musée, avec un certain parti pris, ne présente que les exactions américaines commises lors de la guerre mais il faut dire que 3 étages ne suffisent qu'à en effleurer l'ampleur! Bien sûr, il y a eu les "habituels", au regard de l'histoire, massacres de villages, torture de prisonniers et exécutions sommaires, que les Viêtcongs pratiquêrent également. Mais le mitraillage et bombardement au napalm systématiques d'écoles et d'hôpitaux ont permis de franchir une nouvelle étape dans l'inhumanité, que l'épandage de produits toxiques sur le pays a parachevée. Les Viêtnamiens ont reçu environ 60 000 mètres cubes de produits sur la figure, dont une majorité d'agent orange, un mélange de défoliants contenant aussi de la dioxine. La dioxine, composé chimique le plus toxique jamais inventé, provoque des cancers et des malformations absolument monstrueuses. Monsanto et Dow, qui fabriquaient ce délicieux cocktail, ont caché la dangerosité de l'agent orange, y compris aux militaires américains qui en ont fait les frais, au même titre que les Viêtnamiens. Les produits étant très rémanents, de nombreux enfants naissent encore avec de terribles malformations, comme nous avons pu le constater de temps à autre.


Le palais de la Réunification, l'un des symboles de la chute de Saïgon

Les Huey américains sous les huées viêtnamiennes ?

Ayant survécu à la horde de deux-roues qui déferlent de partout à l'heure de pointe, y compris sur les trottoirs, nous avons décidé de finir la journée de façon plus sympathique. Nous sommes allés observer l'entraînement en plein air d'un club de Viet vo dao, l'art martial local. Un peu plus physique que les machines à mémères des parcs, nous n'avons pas essayé !

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