mercredi 20 avril 2016

Hôi An, parce qu'elle le vaut bien!

Hôi An est une jolie ville longeant la rivière Thu Bon qui se jette quelques kilomètres plus loin dans la mer de l'Est (les Viêtnamiens refusent de l'appeler mer de Chine méridionale du fait de disputes frontalières concernant les archipels Paracel et Spratleys qui sont convoités par la Chine). Elle est un exemple bien préservé des petits ports situés sur les routes maritimes du commerce de la soie et qui ont, entre le XVe et le XIXè siècle, reçu des bateaux du monde entier. 
 
Lorsque la dynastie Ming a été renversée par les Mandchous au XVIIème siècle, de nombreux mandarins, nobles et commerçants chinois, fidèles aux Ming, sont venus se réfugier à Hôi An. Une communauté japonnaise s'y est également installée. Est alors né un art sino-japonnais qui se retrouve dans les belles maisons en bois construites par les riches marchands. S'ajoutera plus tard, le style colonial français.

Trop éloignée de la mer, le port s'est peu à peu ensablé et le trafic s'est alors détourné du port d'Hôi An pour celui de Da Nang, situé plus au nord. Ce déclin a finalement été le salut de la ville puisqu'elle a empêché les bateaux américains de s'y aventurer pendant la guerre, sauvant ainsi tous ses trésors du passé. 

Ce vestige unique d'une architecture traditionnelle issue d'un mélange de cultures a été classé en 1999 au patrimoine mondial de l'Unesco.

Malgré son côté très touristique, nous avons été charmés par Hôi An. Pourquoi? Pour toutes ces raisons...

Son beau marché grouillant de chapeaux coniques






Ses rues et ses quais qui invitent à la flânerie



Les deux-roues, le calvaire du piéton! Heureusement, quelques rues leur sont interdites



La balade en cyclo-pousse est très appréciée des touristes viêtnamiens, qui se sont d'ailleurs révélés tout aussi charmants que leurs homologues chinois

La découverte de sa gastronomie locale (nous en faisons quand même assez vite le tour)

Brochettes de porc et de poulet, crêpes banh xeo, nems, légumes, sauce à la cacahuètes... n'en jetez plus!

Le Cao Lâu, un plat de nouilles épaisses cuites avec des herbes, des pousses de soja, des morceaux de porc, des espèces de croquettes. Les nouilles sont en fait fabriquées à partir d'une pâte de riz macérée dans l'eau dite de cendre soit une eau bouillie trois fois en utilisant le bois des arbres de l'île de Cham, située au large de Hôi An... ce qui en fait en théorie un plat très très local! En tout cas, c'est bon!

Petite nature morte: pitaya, annone, fruit de la passion et ramboutans

La visite de ces monuments historiques, même si le pass est un peu cher payé...

Le temple Phúc Kiên dédié à Thiên Hâu, la déesse de la mer

De grandes spirales d'encens avec leurs voeux 


L'autel des ancêtres de la maison-chapelle de la famille Trân 


Sur cette table, un bol avec des pièces qui permettent de savoir si nos voeux se réaliseront

Les génies protecteurs de la maison Phùng Hung

Les très belles incrustations de nacre de la maison Tân Ký. L'architecture de cette maison du début du XIXe révèle une belle harmonie des arts viêtnamiens, chinois et japonais. Les Chinois ont donné l'atrium, les Japonais le toît à quatre pans et les Viêtnamiens le reste.

Son marché de nuit et ses lampions de toutes les couleurs

Le pont japonais sous un éclairage des plus sobres...




Non, non, nous ne sommes pas dans un petit port du sud de la France

La photo est floue mais vaut son petit pesant de cacahuètes. Nicolas s'essaye à un jeu qui consiste à casser une cruche les yeux cachés par un masque. Arrivera, arrivera pas?... Arrivera pas!

Hôi An est aussi réputée pour ses nombreux tailleurs qui vous confectionnent des vêtements sur-mesure dans un délai record et à des prix intéressants. Habillés avec les mêmes vêtements pratiques mais bien peu glamours depuis bientôt un an, nous n'avons pas pu résister aux sirènes de la mode! Nicolas a ainsi craqué pour un costume bleu bien coupé et Stéphanie pour des chaussures qui sont devenues, par on ne sait quel miracle, des bottines! Là, le cahier des charges n'a pas vraiment été respecté, nous ne sommes pas à Milan non plus... mais finalement, le résultat est assez chouette!


Partout des boutiques de tailleurs, avec en général des vendeuses qui vous aggrippent au passage!

Les alentours de Hôi An sont aussi très beaux. Nous en avons donc profité pour y faire une balade à vélo. 

Pour ce faire, nous n'avons eu qu'à suivre les bons conseils de Français croisés à Hôi An. Le premier fut celui de Pierre, un étudiant originaire de la région de Cognac, avec la visite des jardins maraîchers du village de Tra Que. Ici, les agriculteurs n'utiliseraient pas de pesticides mais seulement des engrais naturels et notamment une algue d'eau douce qu'ils vont récolter eux-mêmes sur leur barque... du bio non certifié en somme! Les jardins sont bien tenus, les planches sont tirées au cordeau. Une vingtaine de types de légumes et d'herbes aromatiques (salade, brocoli, menthe, coriandre, basilic...) y sont ainsi cultivés et essentiellement vendus aux meilleurs restaurants d'Hôi An.





Le viêtnamien Chuck Norris!
L'arroseur automatique remplace peu à peu l'arrosage ancestral à deux arrosoirs au bout d'une perche en bois porté sur les épaules... nous n'avons pas essayé mais il faut certainement de la technique!




Le second fut donné par le seul glacier d'Hôi An, un Normand d'une cinquantaine d'années qui a tout quitté avec sa femme pour rejoindre leurs fils installés au Viêtnam. Il s'agissait d'une jolie plage peu fréquentée par les touristes, et pour cause, son nom était "hidden beach". L'occasion de prendre un bain très rafraîchissant! Chez ce glacier, nous y avons aussi fait la connaissance de Julie et Romain d'Annecy, assez tentés par notre expérience de voyage au long cours alors peut-être qu'un jour...

Avant de rejoindre cette plage cachée, nous traversons des rizières



Ici, de drôles de bateaux ronds, appelés bateaux paniers, servant à la pêche côtière

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