mardi 1 décembre 2015

Entre deux bus, une pause vinaigrée...

Après les superbes paysages de Bolivie, nous avons décidé de continuer sur cette lancée et d'aller jeter un coup d'oeil aux superbes paysages d'Argentine et de Patagonie. Ce n'était pas tout à fait prévu au programme, mais plus nous nous en rapprochions, plus il était tentant d'aller y faire un tour. Avouons aussi qu'en Bolivie la majorité des habitants se sont montrés assez désagréables et la nourriture sans grand intérêt, nous espérions que les Argentins seraient plus agréables et les plats plus goûteux. 

Le passage de frontière a semblé tout confirmé: galère du côté bolivien du fait d'un problème lors d'un retrait d'argent. Les employés de la banque n'en avait rien à faire ou étaient totalement incompétents, 6 heures plus tard et une employée bolivienne sympa et compétente avait réglé l'histoire. Passés côté argentin, tout le monde était sympa !

Le nord-ouest de l'Argentine ressemblant un peu au Far-West et au sud de la Bolivie, nous avons décidé de descendre plus loin et avons pris un bus pour Mendoza, épicentre de la viticulture argentine situé au pied des Andes à 30 heures de la frontière. Les distances en Argentine sont énormes et les prix hallucinants, d'après les locaux, l'inflation approcherait les 40% par an ! Nous avions acheté des billets de bus censés comprendre des repas, mais finalement il n'y avait rien, nous nous sommes donc rabattus sur les quelques biscuits qui nous restaient et deux mauvais sandwichs, un peu juste pour 30 heures. Une colonie de familles avec bébés faisait le trajet avec nous et ces charmants bambins ont décidé de faire une compétition de remplissage de couches... Toutes les heures, changement de couches et le bus, qui ressemblait déjà à une porcherie, s'emplissait d'effluves délicates... Pour rajouter un peu de piment, la gendarmerie argentine a arrêté le bus cinq fois, dont trois pour une fouille complète des bagages. Tout ça pour qu'ils confisquent une bouilloire (?) et un sac de feuilles de coca qu'une grand-mère machouillait depuis le départ. Ça nous a bien rythmé la nuit. Nous sommes arrivés à Mendoza à minuit, complètement lessivés !

Un chauffeur de taxi qui se prenait pour Fangio nous a ensuite conduit au centre-ville, mais l'auberge de jeunesse que nous avions repérée était pleine et nous avons donc atterri dans un hôtel en travaux. Réveil à 7 heures du matin au son de la scie circulaire... Néanmoins, tous les Argentins rencontrés, mise à part une gendarmette, s'étant montrés vraiment sympas, nous avons vite décidé de voir si la gastronomie était aussi de bon niveau. 

Nous avons commencé par un petit menu du jour et avons reçu 8 escalopes de poulet pour deux... Stéphanie en a laissé sept à Nicolas qui a eu un peu de mal à en venir à bout. Le lendemain nous avons testé un truc bien argentin, une parrilla, un restaurant proposant de la viande grillée. La viande était plutôt bonne, rien d'extraordinaire non plus, mais les quantités encore une fois pantagruéliques. La plupart des restaurants pas trop chers ne proposant que des pizzas, bien chargées, des pâtes ou de la viande à gogo, nous avons donc décidé de nous remettre à cuisiner. C'est plus compatible avec notre budget et nous n'avons pas l'impression de rater grand chose niveau gastronomie, sauf peut-être à aller dans de grands restaurants, mais c'est pour d'autres bourses! Les glaces argentines étant également renommées nous avons fait quelques essais. Verdict: quelques unes sont délicieuses, si vous passez à Mendoza allez chez Perin, mais une grande partie sont très chimiques et dégueulasses. Les Argentins en sont néanmoins fans et ça ne contribue pas à équilibrer leur régime alimentaire, encore un pays où la taille XS est difficile à trouver !


7 escalopes, même pas peur... au début !
 Pour retrouver un peu les goûts de chez nous, nous avons donc décidé de goûter les vins argentins. A peu de distance de Mendoza se trouvent de nombreuses caves, dont certaines sont accessibles en bus ou en vélo. La pluie tombant drue, le vélo est tombé à l'eau, mais un bus nous a conduit en banlieue, à Maipu, où se trouve l'une des plus grosses caves du coin, la bodega Lopez. 1 100 hectares sont récoltés et 5 000 autres en cours d'achat... un autre monde. La visite ne nous a pas appris grand chose parce qu'évidemment les français savent tout sur le vin... euh non, parce que nous n'entendions rien à cause des bruits de machine, que nous ne comprenions rien à l'accent du guide et que nous sommes loin d'être bilingues. Bref la dégustation nous a permis de tout comprendre, c'est fait tout pareil que le pire Beaujolais nouveau d'il y a 20 ans... (mais attention, il y a du très bon Beaujolais !) Nous n'avons pas compris comment une des plus grandes caves, avec agronomes, oenologues et tout ce qu'il faut, pouvait produire, et réussir, en faisant déguster un pareil vinaigre mais ça marchait, les argentins ont acheté un paquet de bouteilles. Un autre couple de français présent était aussi stupéfait que nous. Pour ne pas rester sur cette note acide, nous avons goûté d'autres vins, dans d'autres contextes, rien de bien bon, à croire que tout le bon vin est exporté. Pour rentrer à Mendoza, petit amusement kafkaïen, des bus passent mais il est impossible d'acheter un ticket dedans et aucune boutique n'en vend, il faudrait prendre le bus pour aller en acheter... Une argentine et sa fille ont donc passé une heure avec nous à traverser la petite ville dans tous les sens pour nous aider à trouver un point de vente, super sympas!




Il y a comme un petit goût de... mais c'est dégueulasse ce truc!

Et la ville de Mendoza alors ? Rien d'extraordinaire à voir, mais une ambiance très européenne et paisible que nous avons trouvée agréable et un peu étrange, après quelques mois dans des pays plus différents.
Étant un peu reposés, nous avons continué vers le sud, 24 heures de bus au programme !





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