mardi 10 mai 2016

Hanoï, clap de fin de l'Asie du Sud-Est

Hanoï, la dernière étape de notre voyage au Viêtnam et plus globalement de l'Asie du Sud-Est. La capitale qui, s'étend sur la rive occidentale du fleuve rouge, le bien nommé, a un vieux centre qui n'est pas très grand et qui peut donc facilement se visiter en une journée. Malgré les bombardements lors de la guerre du Viêtnam, la ville a vu ses bâtiments historiques miraculeusement conservés.

Le vieux quartier des 36 rues et corporations est un lacis de rues étroites, chaque rue représentant à l'origine une spécialité artisanale, souvent celle d'un des nombreux villages dits de métiers gravitant autour d'Hanoï. Ainsi, la rue Hàng Bô est la rue de la mercerie, Hàng Giây des chaussures, Hàng Mã des objets votifs en papier, Lãn Ông des herbes et des graines, Hàng Gai du chanvre (pour les vêtements!) et ainsi de suite. Mais peu à peu les boutiques artisanales laissent place à des boutiques ne correspondant en rien à la spécialité de leur rue et vendant surtout des cochonneries en tout genre. 

Le quartier recèle également quelques beaux bâtiments que nous n'avons pas eu le loisir d'admirer, bien trop occupés à éviter la furie des deux-roues, un véritable fléau! Stéphanie en a fait les frais, l'un d'entre eux lui a littéralement foncé dessus alors qu'elle se trouvait sur le bas-côté. A la fin, plus de peur que de mal mais Nicolas a expliqué, à sa manière assez forte, les règles de bonne conduite au conducteur... ce dernier devrait retenir la leçon!

Ennemi public n°1 

Nicolas mange la spécialité de Hanoï, le pho bò, une soupe de nouilles au boeuf

A l'ouest du vieux centre, se trouve une grande esplanade où fut proclamée l'indépendance du pays, le 2 septembre 1945. S'y trouvent notamment le très imposant mausolée de Hô Chí Minh et le palais présidentiel d'un étonnant jaune moutarde.

Les élections de la XIVème législature vont avoir lieu le 22 mai. Extrait du Courrier du Viêtnam: " Il s'agit d'une opportunité pour la population d'exercer son droit de maître en élisant leurs députés dotés de vertu et de talents pour être digne de les représenter à l'AN et aux conseils populaires". La propagande a de l'humour.
Oh un MIG 21! Nicolas veut donc le prendre en photo!

La tour du drapeau datant de 1812, l'un des rares vestiges des fortifications à la Vauban construites par l'empereur Gia Long. Ce sont les Français qui ont rasé les fortifications pour réaliser leur plan d'urbanisme 






En nous promenant le long de deux autres lacs de Hanoï, le lac de l'Ouest et celui de la Soie blanche situés un peu plus au nord, nous sommes tombés sur le temple Quan Thánh, un temple taoiste très joli datant du XIIème siècle et dédié à Trân Võ, le génie gardien du Nord.

La pagode Trân Quôc, fermée lors de notre passage
Le temple Quan Thánh

La statue du génie gardien du Nord


Le temple de la Littérature, construit en 1070 et consacré au culte de Confucius, est le seul temple de Hanoï de cette époque n'ayant quasiment pas subi de modifications. Cette première université du Viêtnam recevait les princes et enfants des mandarins. On y enseignait la pensée confucéenne. Par la suite, le collège s'est démocratisé en acceptant les meilleurs élèves des provinces ayant réussi les différents concours d'entrée, même s'ils étaient d'origine modeste. Composer un poème, rédiger une prose rythmée, commenter un texte classique, disserter de philosophie politique constituaient les épreuves. Une sorte d'ENA mais d'un autre genre!




Promis, on ne vous en offrira pas!

La maison des Cérémonies avec à son centre la statue de Confucius
Une robe de mandarin
Les statues des trois rois fondateurs du temple

En rentrant de notre balade, nous passons par l'ancien quartier français et la cathédrale Saint-Joseph, cette dernière n'est pas terrible mais les alentours sont très charmants, avec leurs restaurants alléchants et leurs petites boutiques soignées, on dirait un peu le XXème arrondissement de Paris!

Sur notre chemin, nous tombons sur un petit marché. Ici, des durians, déjà testés et pas approuvés!



La prison de Hoa Lò. Elle a été construite par les Français et a servi pendant l'époque coloniale de lieu de réclusion pour les prisonniers et rebelles viêtnamiens. Après 1954, elle est devenue la geôle des pilotes américains capturés, parmi lesquels un certain John McCain.
La cathédrale Saint-Joseph 
Autour du lac Hoàn Kiêm (voulant dire "épée restituée"), le coeur du vieux Hanoï, les locaux s'adonnent à tout type de sport comme la gymnastique mais très très douce, la musculation ou encore comme ici le dacau, qui consiste à garder en l'air un volant en utilisant les pieds et d'autres parties du corps sauf les mains.

Et c'est ainsi que s'achève notre voyage au Viêtnam! Nous avons beaucoup aimé ce pays pour ses paysages, sa nourriture et ses habitants, la bonne surprise tant ces derniers sont décriés. Arnaqueurs, nerveux, désagréables, voilà le genre de qualificatifs que nous avons pu lire ou entendre. Nous accordons à ces personnes que les Viêtnamiens deviennent franchement détestables quand ils sont sur un deux-roues, quand ils sont touristes ou quand ils vous lancent des "eh you!" autoritaires pour vous placer dans un bus ou vous vendre une course. Mais sortis de ces trois cas, nous avons apprécié les Viêtnamiens pour leur dynamisme, leur gentillesse. Certes, ils vont en général chercher à gonfler les prix face à un touriste mais en ce qui nous concerne, un "dat qua!" (c'est trop cher!) doublé d'un petit sourire réglait très vite la situation dans une ambiance plutôt bon enfant.

Plus globalement, et encore une fois, nous avons pu constater combien un régime qui se revendique du communisme s'est accomodée de la libéralisation de son économie. Et pourtant, le gouvernement continue à contrôler sa population d'une main de fer. On ne compte plus le nombre de prisonniers politiques et de persécutions à l'égard des minorités ethniques et religieuses. La liberté de la presse n'existe pas, tout est étroitement contrôlé par les cellules du parti. C'est ainsi qu'en discutant avec un Viêtnamien rencontré à Bac-Hà et vivant aux USA depuis une vingtaine d'années, que nous avons pu entendre que pour rien au monde il ne retournerait vivre au Viêtnam parce qu'il est libre aux USA, les médias non censurés et les gens égaux en droit... C'est vrai qu'au Viêtnam, on écoute vos critiques pour mieux vous emprisonner tandis qu'aux USA, on vous laisse parler mais on ne vous écoutera jamais, c'est là toute la subtilité...

Sur cette petite réflexion, nous vous laissons pour prendre l'avion vers une destination des plus excitantes!

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