La grande vadrouille 2015

Notre premier trajet en bus de nuit en Asie nous a conduit à la capitale, Yangon ou Rangoon comme on l'appelait à l'époque britannique. Nous n'avons bien évidemment pas dormi et avions donc les yeux bien ouverts pour observer cette ville gigantesque qui alterne entre quartiers résidentiels verdoyants parcourus par de grandes avenues et centre historique décrépi et bordélique.

Nous logions dans le centre où il flotte un petit air d'Inde tout à fait dépaysant. La ville fut le deuxième port d'immigration au monde, après New-York, dans les années 20 et 30. De nombreux britanniques, chinois et surtout indiens venaient s'y établir et les indiens constituaient la majorité de la population. La longue période de dictature a vu repartir une grande partie de ces personnes et la ville est, aujourd'hui, à majorité birmane. Nousnous sommes quand même bien fait plaisir en faisant le plein de saveurs dans de chouettes gargottes indiennes.

La pagode Sule, rond-point et point zéro de la Birmanie

Niveau visite, la ville n'est pas connue pour receler un maximum de beauté, mais elle abrite tout de même la pagode Shwedagon, la plus vénérée du pays. Quoi, encore une pagode ? On va encore voir un truc rond, doré, avec des cloches en haut ? Oui, mais plus grosse encore, avec plein de pierres précieuses tout en haut (à 180 mètres de haut on les voit pas, mais faut imaginer...), la plus grande d'Asie du Sud-est, énooooorme!... Bon d'accord, après tout une de plus, on n'est plus à ça près.

Nous sommes donc allés voir cette pagode, en prenant le bus urbain qui nous a posé un peu n'importe où, c'était assez rigolo. Nous vous éviterons la description de tout l'ensemble, mais sachez que la pagode renferme 8 cheveux de bouddha et que tout un tas de petits temples, situés tout autour de la grosse pagode, permettent de prier le bouddha de son choix: celui pour la fertilité, de son jour de la semaine, pour la prospérité, etc. Comme d'habitude, donner de l'argent rapporte des mérites pour mieux se réincarner et les Birmans n'y vont pas de main morte. Nous n'avons pas réussi à savoir si on pouvait avoir deux mérites pour le prix d'un pendant les soldes...

La fameuse pagode Shwedagon, 180 mètres de haut

Des caméras filment les statues de bouddhas situées juste devant... on n'a pas bien compris l'intérêt !

Le portail de la maison d'Aung San Suki, où elle fut assignée à résidence une vingtaine d'années

Malgré son apparente pauvreté, la Birmanie est pourtant un pays richement doté. Son sous-sol renferme un nombre impressionnant de pierres précieuses et semi-précieuses et nous nous sommes dit que ce serait intéressant d'en savoir un peu plus au musée des pierres précieuses de Rangoon. Cette fois-ci, le bus urbain était le bon et nous sommes directement arrivés à bon port. Cassons le suspense, nous n'avons presque rien appris, puisque, pour les Birmans, un musée c'est une pièce avec des vitrines et des cailloux dedans, sans explication aucune... Nous avons donc observé les jolis cailloux exposés, et conclu que non, vraiment, le service à thé en jade à 1 million de dollars ne serait pas notre prochain achat. En parlant d'achat, sortis déçus du musée, nous avons décidé de nous rattraper dans les magasins de pierres précieuses qui se trouvent aux étages inférieurs.

Dans un élan de consommation frénétique, Nicolas a donc offert un authentique saphir à Stéphanie... d'assez petite taille, il est vrai, budget de routard oblige!

Après cette emplette, nous avons encore admiré la décrépitude des vieux bâtiments coloniaux, qui gardent un peu de charme, ainsi que l'état de pourrissement des bâtiments plus modernes, qui n'ont jamais eu aucun charme, puis nous sommes partis pour le sud-est du pays.

L'hôtel de ville

Où l'on perçoit que les architectes des bâtiments historiques ne servent pas à emmerder les gens, mais à éviter ce genre de juxtaposition de bon goût !