lundi 26 octobre 2015

Rencontre avec la rockstar du Pérou

... Nous parlons bien évidemment du Machu Picchu! Impossible de passer à côté! Et pourtant, nous n'allons pas vous cacher que l'idée nous a effleurés l'esprit. Car pour les petits budgets, la visite de la cité inca peut très vite devenir le parcours du combattant. Et pour cause: le gouvernement péruvien a eu la bonne idée de vendre les compagnies ferroviaires reliant Cusco à Aguas Calientes (le village le plus proche du Machu Picchu et seulement accessible en train) à des sociétés privées chiliennes. Et que fait une société privée qui a le monopole? Et bien elle augmente les prix, pourquoi se gênerait-elle? Résultats des courses: un aller-retour depuis Cusco coûte pas moins de 160 dollars américains, un peu moins des gares plus proches du site... Ça, c'est sûr, ce n'est pas l'Etat français qui vendrait des compagnies  juteuses à des sociétés privées! Ah, on nous dit que si en fait...

Nous avons donc pris l'option la moins coûteuse qui consiste à prendre un tour avec une agence, ce qui veut dire tout d'abord 6 heures en minibus jusqu'à Hidroelectrica, le terminus de la ligne ferroviaire. Au bout d'une heure de route dans la montagne, la plupart des voyageurs du minibus était complètement malade, les sacs à vomi tournaient à plein régime. Situation logique lorsque le conducteur du véhicule conduit comme un cinglé... Stéphanie s'agace et s'apprête à demander au chauffeur de respecter la vitesse autorisée. Mais c'est Nicolas qui dégaine le premier! Contenant son courroux, il lui demande courtoisement de ralentir. Et à notre grande surprise, le chauffeur réagit en véritable connard... Il lui répond par ce qui pourrait s'apparenter à un "va te faire voir!". Dans ce type de cas, on oublie alors la courtoisie... Nicolas fulmine (pour des raisons de bonne compréhension, nous avons traduit ses propos sans les fautes): "Tout le monde est malade à cause de ta façon de conduire comme un abruti, je peux te dire que, si c'était moi qui conduisais, personne ne serait malade! ". Au mot "stupido", le chauffeur devient comme fou, il arrête le minibus, se retourne et commence à hurler que, grosso modo, il a toujours conduit comme ça et qu'il ne voit pas où est le problème! Nous répliquons vertement. Puis il prend son portable et appelle son agence pour se plaindre de Nicolas! Jusque là, les autres touristes restent spectateurs de la situation. Et puis, comme un seul homme, tout le minibus (à l'exception d'un couple péruvien qui a préféré faire profil bas, nous étions partis avec une heure de retard à cause d'eux) s'énerve à l'encontre du chauffeur. La révolte du minibus commence! Une touriste péruvienne menace de signaler sa conduite dangereuse à la police! Quatre touristes portugais lui emboîtent le pas en disant que ce n'est pas seulement Nicolas mais bien tout le bus qui dénonce son comportement! Dans ce climat de protestations générales, le chauffeur refuse de reprendre la route. Après ce baroud d'honneur, il se résigne enfin et nous conduit à destination en améliorant sensiblement sa conduite. Arrivés au terminus, il change son fusil d'épaule et pousse son comportement jusqu'à l'obséquiosité, en nous conseillant de bien boire pendant la marche qui nous attend... Comme c'est bien aimable mais on ira quand même se plaindre à notre agence...qui n'en aura d'ailleurs absolument rien à faire!

Et du terminus, commence ainsi une marche peu passionnante de 2 heures 30 le long de la voie ferrée jusqu'à Aguas Calientes. Pour pimenter le tout, l'endroit, qui est de nature tropicale, est infesté de ces infâmes sandflies (déjà rencontrées dans la Cordillère blanche)! Heureusement, nous faisons la connaissance d'un couple de polonais vraiment sympa; ce qui rend le trajet plus agréable.






Aguas Calientes, avec cette foie ferrée qui la traverse, nous donne l'impression d'être une ville du Far-West, perdue au milieu de nulle part. Malgré le nombre incroyable de restaurants et d'hôtels, nous avons trouvé cette ville assez agréable.

Quelque chose nous dit que son bilan carbone n'est pas très bon...

Après une nuit passée au rythme des cris d'ados péruviens tout excités occupant la chambre voisine de la nôtre, nous nous levons à l'heure très matinale de 4h20. D'une part, parce que nous allons monter jusqu'au Machu Picchu à pied, et d'autre part, parce que nous souhaitons profiter du site avant l'arrivée des hordes de touristes acheminés en bus. Au point de contrôle situé au pied de la montagne, la queue est déjà bien grande... mais bon sang à quelle heure se sont-ils levés?! Armés de nos lampes frontales, nous commençons à monter les quelques 1700 marches menant au Machu Picchu. Peu à peu, la montée prend la forme d'une course sans dossards entre les marcheurs: Nicolas est au-coude-à coude avec un couple d'Allemand, pas facile à dépasser! Un peu plus bas, Stéphanie est suivie de très près par une colombienne, elle compte bien la distancer mais cette dernière s'accroche... Ah mais quel suspense!
On dirait les Bidochon, non?! ... Allez tant pis, on la publie quand même!
Une photo entre deux petits coups de sprint

Arrivés tout en haut, nous sommes un peu dépités.  Les bus sont déjà là et nous ne voyons pas grand-chose, un brouillard épais s'est emparé du site...




A 6h30, accompagnés d'une dizaine de personnes, nous commençons la visite du site avec un guide soigneusement sélectionné par notre agence... En une heure de visite, nous avons ainsi appris que le Temple aux trois fenêtres avait trois fenêtres; qu'ici, c'était la zone des maisons à trois portes parce que, on vous le donne dans le mil, elles ont toutes trois portes ; et que cet endroit juché de rochers était une carrière... Et puis rien de plus! La visite se termine et nous n'avons alors découvert qu'une toute petite partie du site. Bien sûr, nous caricaturons les explications données mais la réalité n'est pas si éloignée. Il est vrai qu'on sait finalement peu de choses sur la cité depuis sa découverte par l'historien américain Hiram Bingham en 1911 (il recherchait en réalité la cité perdue de Vilcabamba, située plus loin dans la jungle). Son emplacement et le nombre de routes d'accès confirment le rôle important que tenait la cité. Des doutes demeurent sur les conditions de sa création: certains pensent qu'elle a été construite à la fin de l'Empire inca, d'autres supposent qu'elle était déjà abandonnée à l'arrivée des Espagnols... Mais quand-même, on ne peut pas dire que notre guide se soit vraiment foulé!
Nous avons donc continué tous seuls la découverte des autres points d'intérêt. Ce fut l'occasion de constater que tout l'intérêt du site ne réside pas dans ses ruines, assez classiques finalement, mais dans son emplacement, absolument spectaculaire! Nous n'arrivons d'ailleurs toujours pas à admettre qu'une civilisation capable de construire des citadelles d'un tel génie ait pu être battue par une poignée de Conquistadors!

La carrière avec au fond le cerro Machu Picchu que nous avons grimpé
Secteur agricole est
La place principale

Le Temple...  aux trois fenêtres
Pendant ce temps-là, Robert Bidochon prend des photos
Et la voici! la fameuse photo de la montagne du Huayna Picchu surplombant les ruines du Machu Picchu

En version la tête dans les nuages

Après, nous avions rendez-vous avec le cerro Machu Picchu (la montagne qui a donc donné son nom au site) qui fait face au site archéologique... C'est alors reparti pour 2 heures de marches à monter! En haut, l'effort est récompensé. Une superbe vue à 360° nous attend, les ruines paraissent alors toutes minuscules!

Les marches, c'est sa passion!
Stéphanie prend peu de photos, elle se concentre pour ne pas regarder le vide juste à droite des marches
Même pas peur!
A 3060 mètres, le Machu Picchu est miniature
 A 16 heures, après un dernier petit tour parmi les ruines, nous décidons de partir, car la journée n'est pas finie... Il nous faut désormais redescendre toutes les marches jusqu'à Aguas Calientes. Au lieu de rentrer le jour-même, nous avons préféré passer une nuit de plus dans la ville; nous n'avions pas le courage d'enchaîner avec la marche retour le long de la voie ferrée ainsi que les 6 heures de route. Et puis, nous avions aussi une petite idée derrière la tête... Nous avions en effet entendu parler d'un bon restaurant franco-péruvien, l'Indio Feliz. Aux oubliettes les découvertes culinaires, nous nous sommes tout de suite concentrés sur la partie française de la carte. Assis sur notre petit nuage, nous avons ainsi dégusté de la quiche lorraine, du poulet braisé à la sauce au vin, des tomates à la provençale, de la tarte aux pommes et de la mousse au chocolat... Bref, le bonheur!

3 commentaires:

  1. Ahh que cela rappelle de bons souvenirs :) Nous n'avions pas particulièrement aimé Aguas Calientes... mais nous sommes aussi allés manger à l'Indio Feliz :)

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  2. Stéphanie tu me donnes le vertige sur la photo :-) mais c'est magnifique. Bisous à tous les deux !

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  3. En fait, il il y a un effet d'optique! ;) Un petit replat plus bas rendait le vide moins impressionnant. Besos!

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