lundi 26 octobre 2015

Cusco et la Vallée sacrée

Essayant, tant bien que mal, d'être fidèles au principe du "mens sana in corpore sano", nous avons donc mis de côté la randonnée pour faire place à dame culture. Et côté culture, on peut dire que la région de Cusco nous a sacrément gâtés!

Considérée comme le nombril du monde (qosq'o en quechua), Cusco fut la capitale de l'Empire inca. C'est Pachacutec - le neuvième Inca et principal artisan de l'expansion de l'empire durant le siècle précédant l'arrivée des Espagnols - qui donna à la ville sa fameuse forme de puma, dévia les cours d'eau des fleuves pour qu'il la traverse et y bâtit les plus beaux monuments au fur et à mesure de ses victoires. Après, nous connaissons la suite: les Conquistadors sont arrivés, ont conquis Cusco, non sans difficultés d'ailleurs, l'ont pillée puis colonisée. Aujourd'hui, Cusco est une jolie ville mêlant vestiges incas et édifices coloniaux. Mais son emplacement proche du Machu Picchu l'a aussi rendue hypertouristique, lui enlevant beaucoup de son authenticité: les habitants d'un quartier comme San Blas ont dû faire place nette aux touristes, les murs incas portent désormais les lettres d'enseignes comme celles de KFC et bien rare est la balade où il ne vous est pas proposé massages et autres tours. Vous l'aurez compris, même si nous lui reconnaissons sa beauté, nous n'avons pas vraiment été séduits par la ville.
Nous avons par ailleurs visité le musée inca et celui du site Qoricancha, deux petits musées à l'intérêt relativement limité.

La Plaza de Armas avec sur la gauche, la Catedral et sur la droite, l'Iglesia de la Compañia de Jesús.
Sinon, Cusco n'est pas du tout en pleine gay pride: il s'agit du drapeau quechua.
Iglesia et Monasterio de Santa Catalina


Tentative de reproduction d'une photo du photographe péruvien Martin Chambi
A Cusco, c'est la fête presque tous les jours!
Eglise de Santo Domingo construite sur le Temple du Soleil
Les prix des restaurants étant proportionnels au nombre de touristes, notre cantine était l'agréable marché de San Pedro.


Lundi des patates, mardi des patates...
La papa rellena, une sorte de beignet de pomme de terre fourré. Un délice!
Riz, frites, oeuf, tomate, oignon et avocat : le plat quasi-quotidien de Nicolas au marché de Cusco

Côté découvertes culinaires, nous avons mangé de l'alpaga, la viande est bonne et ressemble fortement à celle du boeuf. Les retrouvailles avec deux françaises, Brigitte et Chantal, avec qui nous avions passé la frontière péruvienne, ont aussi été l'occasion de goûter le cocktail national, le pisco sour. Il s'agit d'un mélange de pisco, une eau-de-vie à base de raisin, d'un blanc d'oeuf, de sirop de sucre de canne, de jus de citron vert et, pour finir, de glaçons. Verdict: quand il est bien fait, c'est plutôt bon!

Et voilà, nous voulions vous parler de culture et que faisons-nous?! Nous vous parlons de bouffe... Ah la la, pauvres de nous!

Les ruines du fort de Sacsayhuamán, qui surplombent Cusco, sont impressionnantes. S'y trouvent notamment des fortifications en zigzag constituées d'énormes blocs de pierre. Pachacutec fit construire Sacsayhuamán comme la tête du puma, les remparts en zigzag, apparemment très efficaces, symbolisant les dents. Malgré la grandeur du site, on estime à 20% ce qui reste des constructions d'origine.

Les Incas connaissaient-ils la potion magique?
Les fortifications en zigzag 
Vue de Cusco depuis le site

A une dizaine de kilomètres au nord de Cusco, s'étend la Vallée sacrée qui suit le cours du rio Urubamba, aussi appelé Vilcanota. Géographiquement parlant, la Vallée sacrée s'étire d'Ollantaytambo (à l'ouest) à Pisac (à l'est), soit les deux principaux sites archéologiques de la vallée. La vallée recelant d'innombrables trésors archéologiques et notre intérêt pour l'archéologie n'étant pas inépuisable, nous avons opté pour la visite de quatre sites dont les incroyables salinas de Maras.

La veille de notre départ pour le Machu Picchu (qui fera l'objet de l'article suivant), nous sommes allés visiter la citadelle de Pisac. Ayant pour rôle de protéger la vallée et un col donnant accès à la jungle, les Incas ont perché cette citadelle au sommet d'une montagne aux flancs très abrupts. Partant du village situé au pied du village, nous avons pu constater le caractère ô combien inexpugnable de la citadelle. Les chemins très pentus menant au site et le soleil de plomb ont eu très vite raison de notre allant. C'est alors que le rythme ralenti et la langue pendante, nous croisons plusieurs personnes, souvent âgées et moyennement alertes. Une question nous taraude : comment ont-elles fait pour atteindre le site? Notre randonnée dans la Cordillère Vilcanota nous aurait-elle fatigués à ce point là? Au bout d'un certain temps, nous atteignons enfin les premiers vestiges de la citadelle et découvrons une véritable ville, avec ses différents quartiers, juchée le long d'un étroit plateau. A la fin de notre visite, nous mettons fin au mystère: des bus passent en fait par une route menant en haut de la montagne... ouf, nous ne sommes pas encore devenus totalement ramollis!

Ah oui, c'est haut quand même!

Le quartier militaire surplombant les impressionnantes terrasses du flanc Est

Le centre cérémoniel avec son Temple du Soleil
Nicolas et le Temple de la Lune
Ca va beaucoup mieux en descendant!

Sur le chemin du retour du Machu Picchu, nous avons profité de notre passage par le village d'Ollantaytambo pour nous y arrêter et visiter les ruines incas qui le surplombent. Ce site a été le théâtre d'une bataille importante que les Conquistadors ont perdu face aux Incas. Après avoir été vaincu à Sacsayhuamán, Manco Inca, l'Inca installé par Francisco Pizarro et qui a fini par se rebeller, s'est retiré à Ollantaytambo. En 1536, Hernando Pizarro (demi-frère de Francisco Pizarro) accompagnés de chevaliers et fantassins, a mené l’assaut pour capturer l'Inca. Accueuillis par une pluie de flèches, de lances et de rochers, Pizarro a alors battu en retraite. La suite est plus classique, les Espagnols sont revenus avec des troupes plus importantes et ont conquis la citadelle. Manco Inca, quant à lui, a dû fuir et se réfugier dans la forteresse de Vilcabamba.


Et encore un Temple du  Soleil!
10 niches d'offrandes

Le lendemain matin, nous poursuivons notre remontée de la vallée en prenant un combi en direction des salines de Maras. Passant par la petite entrée du site, nous découvrons, aveuglants de blancheur, des milliers de petits bassins en terrasses qui servent depuis l'époque inca à l'extraction du sel. Quel drôle de spectacle dans un paysage montagneux! Il s'explique par un petit cours d'eau très salée provenant d'une source d'eau chaude. Au fil de notre balade le long des bassins, nous avons croisé quelques paludiers tout occupés à piétiner le sel avec des bottes... ou pieds nus. Et ceci pour un salaire de misère évidemment.
Et puis, la tranquillité régnante est soudainement perturbée... Des centaines de touristes se trouvent de l'autre côté du site. Plus possible d'avancer, les petits passages entre les marais sont engorgés, les fortes voix des guides guidant leur groupe avec un petit drapeau s'entremêlent et la ritournelle des marchands de souvenirs se fait entendre. Une chose est sûre, nous ne sommes plus seuls!







Juste après les salines, nous sommes partis découvrir le site de Moray, situé à quelques kilomètres de là. Il s'agit de trois cuvettes avec différents niveaux de terrasses en forme de cercles que les Incas auraient utilisées comme laboratoire afin de déterminer les meilleures conditions pour les différentes cultures; chaque niveau jouissant d'un microclimat. Certains archéologues réfutent cette thèse. Mais le spectacle est suffisamment particulier pour attirer les touristes que nous sommes.
Le site étant présenté sous sa forme brute, sans panneaux d'explications, la visite est très rapide et par conséquent assez décevante.

 Pour le trajet salinas-Moray, nous avons pris un taxi collectif..  Ici, le coffre est une place comme une autre!

Nicolas se dit que ca pourrait bien être une idée à présenter à Tech&Bio 2017...

... Et c'est ainsi que s'achève notre visite de la Vallée sacrée.

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