Rencontre avec Babar

Entre deux visites à l'ambassade du Vietnam, nous sommes donc partis prendre un bol d'air frais dans le parc national de Khao Yai, situé à environ 200 kilomètres au nord-est de Bangkok. Ce parc, le plus ancien de Thaïlande, est réputé pour protéger une vaste zone de forêt tropicale et une faune sauvage diversifiée.
4 heures de train omnibus plus tard, nous voilà à la gare de Pak Chong où l'auberge est venue nous chercher, tout est facile en Thaïlande ! Comme nous n'avions pas très envie de partir seuls dans la jungle, nous avons pris un tour et, pour une fois, ne l'avons pas regretté. Par ailleurs, nous avons rencontré Alice et Olivier qui voyagent dans l'autre sens et nous ont donné des bons plans.

Le premier après-midi nous a conduit à la lisière du parc, pour faire trempette dans la vasque d'un ruisseau, pas très propre. Comme il faisait frais, nous avons préféré nous balader dans les parages et observer un écureuil blanc qui cassait la croûte dans un arbre fleuri.

Nous sommes ensuite allés voir une grotte abritant le reste d'une colonie de chauves-souris. À cette saison, sèche, cette grotte n'est pas assez humide et les ailes des chauves-souris s'abîment. La plupart d'entre elles vont donc chercher un logis plus douillet dans les environs et reprennent leurs quartiers lors de l'arrivée de la mousson. La grotte abritant une faune étrange et tout à fait sympathique, le guide s'est fait un plaisir de nous montrer quelques bestioles, comme une araignée-scorpion, grosse avec de grands bras bien pratiques pour saisir les pots de confiture sur ses étagères, mais inoffensive. Succès garanti auprès des quelques arachnophobes du groupe...

Nous avons fini l'après-midi en allant regarder la sortie des chauves-souris près d'une autre grotte, certainement plus humide parce qu'il y avait du monde ! C'est un très beau spectacle que de voir un long ruban de milliers de chauves-souris onduler dans le ciel doré par le soleil couchant. Au bout d'une vingtaine de minutes, elles étaient toutes sorties et nous nous sommes dit que ce devait être un sacré bazar de recaser tout ce monde dans la grotte au petit matin!

Un écureuil blanc dans son garde-manger

La cicadelle à nez en trompette (appellation non officielle)

La terreur des moustiques !

Virée nocturne

Le lendemain, nous partons pour faire une balade dans la jungle du parc et essayer de voir quelques bestioles inhabituelles. Nous nous retrouvons une dizaine à l'arrière d'un camion, et comme d'habitude plus de la moitié sont des français ! Le guide, un boute-en-train compétent, nous distribue des chaussettes-guêtres sensées nous préserver des sangsues. Il y en a relativement peu à cette saison, ou ces charmants accessoires de mode ont semblé fonctionner, peu importe nous ne donnerons pas une goutte de sang!

À peine garés sur un parking, nous voyons de superbes grands calaos en train de manger des baies dans des arbres. Leurs gros becs n'ont pas l'air très pratiques pour saisir ces petits fruits et ils en échappent un paquet par terre.
Juste en dessous, le long d'une petite rivière, un gros varan malais se dore la pilule au soleil en tirant la langue de temps en temps pour humer les environs et des cerfs broutent tranquillement au bord de l'eau. Naturellement, à ce tableau bucolique, il faut ajouter quelques déchets plastiques ça et là, mais nettement moins qu'ailleurs, c'est quand même un parc national...

Nous partons ensuite pour quelques heures de balade dans la jungle, le terrain est assez vallonné et la forêt plus ou moins dense suivant les endroits. Le guide nous montre diverses petites bêtes, araignées, grenouille nichée dans le trou d'une branche, et des plus grosses: un crocodile qui paresse de l'autre côté d'un petit cours d'eau. Après un pique-nique dans le lit d'une rivière asséchée, nous finissons la balade au pied d'une jolie cascade assez célèbre pour avoir servi de décor au film La Plage. Le débit est un peu faible à cette saison, il y a pas mal de monde parce qu'un parking se trouve à 200 mètres, mais l'endroit est joli.

Pour finir la journée, nous repartons en camion pour essayer d'apercevoir des éléphants dans une autre zone du parc. Coup de bol, après un quart d'heure de route, une famille d'éléphants est en train de se régaler à quelques mètres de la route. Les petits arbres au bord de la route ayant l'air plus goûteux, ils viendront les abattre, nous permettant de les voir de très près. Le guide surveille s'il balancent la queue et battent des oreilles, dans ce cas ils se sentent tranquilles et ne chargeront pas... enfin en théorie, parce qu'il n'est pas rare qu'avec ces bêtes là on se trompe...