Les Chachapoyas mangent des sushis sans soucis et sans chichi.
A vrai dire, les Chachapoyas mangeaient plutôt du cochon d'Inde mais ça sonnait moins bien pour l'exercice... Et en même temps, est-on vraiment certain que l'archiduchesse ait déjà porté des chaussettes sèches et archisèches? Rien n'est moins sûr.
Mais avant de vous en dire un peu plus sur ce peuple, quelques mots sur le long chemin que nous avons parcouru pour traverser la fontière et ainsi nous rendre sur les hauts plateaux du nord du Pérou jusqu'à la ville de Chachapoyas. Il nous a fallu deux jours en tout.
Notre point de départ était Vilcabamba, un repaire de gringos, jeunes et un peu moins, qui nous ont donné l'impression d'avoir littéralement pris possession du village au détriment de la vie locale. La faute à une rumeur, véhiculée par bon nombre de médias, selon laquelle il y aurait plus de centenaires dans ce village que n'importe où ailleurs; cette situation serait due son climat doux et à son eau riche en magnésium... Bref, malgré une atmosphère détendue et un environnement agréable, nous n'avons pas vraiment compris pourquoi Vilcabamba figurait parmi les immanquables de notre guide. De Vilcabamba, nous sommes passés par des routes vertigineuses passant à travers la jungle et menant jusqu'à Zumba, la ville la plus au sud de l'Equateur. De là, nous avons pris, une ranchera, un camion avec des sièges en bois, qui pendant plus d'une heure, nous a secoués comme des pruniers jusqu'au poste-frontière de La Balsa. Ah La Balsa, on y a vécu un grand moment! Dans une ambiance de fête, une énième consacrée à la Vierge, nous nous rendons à la douane où des Français, dépités, nous racontent qu'ils tentent désespérément depuis une heure d'obtenir leur droit d'entrée au Pérou. La raison de ce contretemps? Un douanier ivre-mort qui cuve dans un lit situé près de son bureau et qui n'a pas l'intention de mettre fin à sa petite sieste. Persuadé qu'il est 5h30 du matin (alors qu'il est en réalité 17h30), il refuse de se lever, ce n'est pas encore l'heure d'ouverture! nous dit-il sur un ton très énervé. A force de négociatons entrecoupées de phases d'agacement, nous arrivons finalement à obtenir un coup de tampon sur nos passeports... Le chemin n'est alors pas fini, il nous reste encore deux heures de trajet en collectivo (taxi collectif) pour atteindre San Ignacio et y passer la nuit. Le lendemain fut une succession de trajets alternant collectivos et motos-taxis dans des villes bien peu charmantes pour justement passer d'un collectivo à l'autre. A un moment, nous avons été surpris par le paysage: une suite de rizières dans une belle et grande vallée ; ce qui donnait vraiment l'impression d'être en Asie.
La ranchera, un véhicule au confort limité... |
Un collectivo, on y est souvent serrés comme des sardines! |
Et hop, un petit coup de moto-taxi! |
Oooh il fait les gros yeux notre douanier... nous avons osé le forcer à travailler alors qu'il cuvait tranquillement (photo floue à la Voici) |
Et puis après, ce fut la montée jusqu'à Chachapoyas. Une ville pleine de charme à partir de laquelle nous avons rayonné pour visiter quelques sites archéologiques de la région.
Le patio de notre hôtel, très beau mais nous en avons peu profité: il faisait trop froid! |
Le marché central |
Site n°1: la citadelle de Kuélap
Nichée sur une montagne dominant l'ancien territoire des Chachapoyas, la citadelle de Kuélap est remarquable par sa taille et son état de conservation. Apparemment, il aurait fallu plus de pierres pour construire cette citadelle que la plus grande pyramide d'Egypte: on n'a pas recompté mais on veut bien croire! Pour cette visite, nous avions un guide, Luis, un peu ésotérique sur les bords mais qui s'est finalement révélé très intéressant. Pour être brefs, cette cité abritait notamment une élite qui gérait la production agricole, dirigeait les cérémonies religieuses et étudiait l'astronomie.
Site n°2: les sarcophages de Karajìa
Il s'agit de six sarcophages (initialement, il y en avait huit mais deux se sont effondrés) perchés à flanc de falaise. Fabriqués à partir de bois, d'argile et de paille, ils représentent des personnages qui laissent à penser que les momies se trouvant à l'intérieur sont celles d'une caste supérieure: chamans, guerriers ou chefs. Au-dessus des sarcophages, il y a des crânes, peut-{etre des trophées de guerre ou le résultat de sacrifices humains.
Située dans les parages, nous avons aussi visité la grotte de Quiocta. On sait très peu de choses sur ceux qui l'ont occupée. Apparemment, ce serait un peuple très ancien vu la forme des crânes qu'on y trouve. Une chose est sûre : des sacrifices humains y ont eu lieu!
Des crânes |
Des statues qui font peur |
Des stalagmites, des stalactites... tout y est! |
Site n°3: le mausolée de Revash
Revash, voilà un site qui se mérite! Après deux bonnes heures de marche bien montante, nous avons été récompensés en découvrant plusieurs tombeaux colorés, posés sur la corniche d'une falaise (sensation de vertige assez garantie!). Ces tombeaux ont été fabriqués à partir de petites pierres et de boue recouvertes de plâtre peint en rouge et crème. Nous avons visités les tombeaux situés à gauche de la corniche; ils ne sont plus en très bon état, la faute aux intempéries et aux pilleurs de tombe! Les tombeaux plus à droite, difficilement accessibles à moins d'être suicidaires, sont de fait mieux conservés.
D'un peu moins loin |
Quipu? Bah personne pourquoi?! (...nous assumons) |
Le point d'orgue de ce musée est l'exposition derrière une vitrine des momies retrouvées (plus de 200). L'une d'entre elles a conservé ses yeux; ce qui lui donne l'impression de fixer les visiteurs... situation qui met moyennement à l'aise. Nous n'avons pas eu le droit de les prendre en photo. Pour vous donner une idée, voici une petite photo du tableau de présentation, sinon il y a toujours et encore Google...
Nous avons également fait une balade jusqu'à la cascade de Gocta. Haute de 371 mètres, elle est restée ignorée jusqu'en 2005 où l'on s'est enfin décidé à la mesurer et ainsi se rendre compte qu'il s'agissait de la 3ème plus grande cascade du monde! Lors de notre visite, la cascade s'était un peu tarie mais le spectacle restait quand même impressionnant.
Avant de quitter la région, nous avons tenté une petite expérience culinaire en mangeant du Cuy (prononcez "couille", ce n'est pas une blague) alias du cochon d'Inde...Verdict: beurk! En plus d'avoir bien peu de choses à manger, la viande de la bestiole a un arrière goût désagréable et une mauvaise odeur, un peu comme celle d'un chien mouillé. Bref, nous ne sommes pas prêts d'en remanger!
Avec la petite tête en prime... miam miam! |
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